Les artistes

Lev Léon ZACK

Qui était Lev Léon ZACK ?

Né le 12 juillet 1892 à Nijni-Novgorod. Mort le 30 mars 1980 à Paris. XX° siècle. Depuis 1923 actif et depuis 1938 naturalisé en France. Russe. Peintre, lithographe, illustrateur, peintre de cartons de tapisseries et de vitraux, sculpteur. Figuratif, puis abstrait-informel.

Lev Léon ZACK dans le monde artistique

Son père était pharmacien; lui-même après ses études au Lycée Lazareff, fut étudiant à la Faculté des Lettres de Moscou, tout en étudiant le dessin et la peinture dans des académies privées. Son premier maître en peinture fut Iakimtchenko, qui, ayant vécu à Paris, avait été influencé par les impressionnistes. Il fréquenta ensuite l’atelier de Rerberg, et surtout celui de Machkoff, qui avait été le fondateur du groupe « Valet de Carreau », en opposition à l’académisme en place, et se référant à Cézanne et aux prémisses du cubisme.

En 1913, il hésita encore entre la peinture et une vocation poétique, commencée sous le pseudonyme de Chrysanthe, à laquelle il reviendra parfois. Il se maria en 1917; ils eurent deux enfants, le fils Florent-François et la fille Irène qui naquit en 1918 et deviendra sculpteur. Ils étaient alors en Crimée, près d’Odessa. En 1920, ils purent quitter la Russie par Constantinople, espérant gagner la France. Il dut cependant d’abord se fixer à Rome et Florence en 1920-1921, puis, après un passage à Paris en 1921, où il rencontra Picasso et Larionov, et à Berlin en 1922, où il fut décorateur du Théâtre Russe. Il y créa les décors et costumes pour les ballets romantiques russes dirigés par Boris Romanoff. Il illustra alors également de lithographies un Pouchkine, Le festin pendant la peste, édité en russe. La compagnie des ballets de Romanoff eut un grand succès à Paris, ce qui permit à Zack de venir s’y fixer définitivement en 1923. En 1930, le critique Waldemar-George réunit un groupe de peintres, sous le sigle du néo-humanisme, parmi lesquels Christian Bérard, Tchelitchev, Hosiasson, Eugène Bermann, et Léon Zack. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Zack se réfugia avec sa famille dans les provinces et surtout dans un village de l’Isère. Il rentra à Paris en 1945.

Zack avait commencé à exposer au Salon des Peintres de Moscou, en 1907 dès l’âge de quinze ans. Pendant son séjour en Italie, il avait exposé à Florence et à Rome, et, en 1921 étant venu à Paris pour la première fois, il avait exposé au Salon des Indépendants. Une fois fixé à Paris en 1923, il exposa au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, et dans divers groupements. Dans les années qui précédèrent la Seconde Guerre Mondiale, il participa à de plus en plus nombreuses expositions nationales et internationales. Après la guerre, il participa ensuite régulièrement aux grands Salons: Mai, Indépendants, Réalités Nouvelles, Comparaisons, Art Sacré, à des groupements divers, dont, après sa mort: 1983 Saarlouis, Lyrik + Geometrie, galerie Treffpunkt Kunst, sous l’égide de Michel Seuphor. De nombreuses expositions individuelles lui furent consacrées à partir de 1926. Avant la guerre, à Paris, trois expositions personnelles correspondent à la période néo-humaniste: en 1932, des figures et des compositions; en 1933, des paysages des Ardennes; en 1935, des sujets divers. Après la guerre, des expositions individuelles de plus en plus nombreuses ont lieu à travers le monde: à Paris surtout très régulièrement, ainsi qu’à Bruxelles, Amsterdam, Anvers, Gand, Londres, Venise, Copenhague, Oslo, Dublin, Auvernier-Neuchâtel; Musée de Verviers en 1964; Grenoble; Instituts Français de Berlin-Ouest et de Cologne en 1966; Toulouse, Bâle, Fribourg, Nantes; 1976 Paris, au Musée d’Art Moderne de la Ville; etc. Après sa mort, en 1981 le Salon des Réalités Nouvelles lui a consacré un Hommage; en 1988, exposition de ses oeuvres, avec des sculptures d’Irène Zack, au Château-Musée de Dieppe; en 1991 à Paris, la galerie Protée a exposé ses Oeuvres sur papier. En 1993, la Mairie de Paris a organisé une grande exposition rétrospective au Couvent des Cordeliers.

Style(s), technique(s) et oeuvres de Lev Léon ZACK

En 1930, il adhéra au groupe du néo-humanisme, qui s’opposait au grand courant général qui, issu du cubisme, menait la peinture dans les voies de l’abstraction; il proposait un retour aux apparences de la réalité et, en particulier, à la représentation de l’homme. Pour sa part, Zack, qui ne fut jamais un réaliste au sens strict du terme, ne travaillant pas sur nature, avait adopté le projet général du groupe, tout en l’appliquant à sa manière, en imaginatif et en visionnaire. Jusqu’à environ 1947-1948, sa peinture était figurative. Un tracé très synthétisé fixait les grandes lignes de la composition dans le détail des personnages hiératiques et du décor austère: 1917 Portrait de Nadia Zack; 1935 Portrait de jeune homme, dit le Roi David; 1937 Les prisonniers. Il traitait souvent de sujets bibliques et illustra d’aiileurs deux fois la Bible. Sa première exposition personnelle de l’après-guerre, en 1946, réunissait les peintures de sa période expressionniste, qui marquait son éloignement définitif des objectifs néo-humanistes, et surtout ses premières peintures abstraites, alors qu’il venait de s’apercevoir que dans la construction de la toile telle qu’il l’avait toujours menée, le sujet lui-même ne jouait aucun rôle, les rapports de nuances et les articulations des formes entre elles suffisant à exprimer les émotions qu’il avait à communiquer: 1946 Vierge et Enfant; 1947 Personnages; ensuite, c’est le titre de Composition qui revient presque exclusivement. Aussi bien dans sa première époque figurative, que dans la seconde, abstraite, il est nécessaire à la compréhension par l’intérieur de la peinture de Léon Zack, de savoir que d’origine juive, il est converti au catholicisme auquel il adhère avec ferveur.

Parallèlement à sa peinture, Zack a une activité inépuisable dans quantité de domaines: en 1947, il a crée les décors et costumes pour le ballet Concerto à l’Opéra Comique; il a illustré plusieurs ouvrages littéraires entre 1944 et 1948: Le poète fou de Pierre Emmanuel et Phèdre de Racine, en 1945; Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, 1946; les Sonnets de Ronsard et Les Juives de Garnier, 1947; etc. Il a également illustré divers textes de Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Gide, en exemplaires uniques. En 1969, il a crée les décors et costumes du ballet Haï Kaï, sur une musique de Weber, pour le Centre Chorégraphique National d’Amiens. Il a fait tisser des cartons de tapisseries par les manufactures d’Aubusson et des Gobelins. Enfin, c’est surtout dans le domaine de l’art sacré qu’il fut le plus actif, commencé avec le Chemin de Croix qu’il termina en 1950 pour l’église de Carsac; depuis 1951 de très nombreux vitraux: 1951 églises d’Ursschenheim et de Kirchberg (Haut-Rhin; 1955 Notre-Dame des Pauvres à Issy-les-Moulineaux, Hauts-de-Seine; 1956 chapelle du couvent des Bénédictines à Valognes, Manche; et nombreux autres (consulter l’ouvrage d’Alain Pizera); et depuis 1950, des sculptures: chemins de croix, dalles de pierre gravées, autels, crucifix, fonts baptismaux, etc. Depuis ses premiers poèmes publiés à Moscou en 1913, Léon Zack a de nouveau écrit d’autres textes poétiques, qu’il illustra lui-même: 1970, en russe publiés à Munich; 1972, Commentaires du Silence; 1975, Des perles aux aigles et 1978, Les chevaux et les jours.

Dans les débuts de sa période abstraite, il fut tenté, jusqu’en 1955, par la discipline de l’abstraction géométrique. Les reliefs du Chemin de Croix qu’il termina en 1950 pour l’église de Carsac, constitués de signaux symboliques, tendaient déjà à une forme maîtrisée. Après 1955 s’épanouit progressivement sa période lyrique (par opposition à géométrique) au travers d’une évolution des signes et des formes. Dans le cours de sa longue période abstraite, qui constitue l’essentiel de l’oeuvre « telle qu’en elle-même », technique et forme indissociables ont subi des fluctuations, dont Alain Pizerra analyse la chronologie, souvent entrecroisée, à partir de: « ces années 50, où se croisent les différentes formes d’expression du language non-figuratif de l’artiste, sans que l’une d’entre elles ne soit privilégiée. Que ce soit la tache par le hasard dirigé, la forme par les recherches géométriques ou la matière, nécessaire à l’expression sensuelle. Parfois tous ces éléments coexistent dans le tableau ».

Léon Zack est dans les origines de l’abstraction informelle; il fut l’un des précurseurs de la tendance que l’on a dit « nuagiste ». Il s’en explique lui-même: « On me rattache au tachisme, et il est vrai que j’essaie d’éviter tout graphisme et que les taches sont pour moi l’essentiel du tableau… Mes formes ne sont pas très définies et leurs contours sont assez estompés. Je ne nie pas la construction, mais je la vois plutôt comme un ensemble de force et de dynamismes plus ou moins caché que comme une architecture visible. J’aime de grands espaces vides dont l’étendue et la profondeur sont soulignées par la présence de formes plus matérielles… Une lumière, une sorte de luminosité émanant de la toile me paraît être plus importante. Pour l’obtenir je me sers plus de valeurs que de couleurs proprement dites… Il y a deux ou trois ans j’employais une pâte assez épaisse, mais la recherche d’une plus grande luminosité m’a amené vers une peinture plus légère qui se rapproche de l’aquarelle… » On sent à travers la discrétion des mots quotidiens qu’emploie Léon Zack, une tension vers une spiritualité croissante, comme on la ressent plus clairement encore à la vue de ses peintures toujours plus diaphanes, éthérées, où tout ce qui pourrait participer encore de la gangue du concret, du matériel, se dissout dans des infinis de pureté.

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