Les artistes

Fernandez ARMAN

Qui était Fernandez ARMAN ?

Né le 17 novembre 1928 à Nice (Alpes-Maritimes). Mort à New-York le 22 octobre 2005. XX° siècle. Actif et naturalisé aux Etats-Unis. Français. Peintre de technique mixte, sculpteur, créateur d’accumulations. Abstrait. Groupe des Nouveaux Réalistes. 

Sa rencontre avec Yves Klein en 1946 a très certainement été déterminante pour son art. A cette époque, il était inscrit à l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice, puis à l’Ecole du Louvre de Paris (1949). 

Style(s) et technique(s) de Fernandez ARMAN

Il produisait alors une peinture post-cubiste, d’abord figurative, puis abstraite. Il se dégage de cet art abstrait qui lui semblait devenir formaliste et invente, en 1956, ses « cachets » en utilisant des tampons encreurs qui donnent des empreintes disposées de manière esthétique, jouant sur la qualité des couleurs d’encre, avant d’en couvrir entièrement la toile. Par l’intermédiaire du tampon encreur, Arman reprend contact avec l’objet par le biais de son empreinte. Il va ensuite plus loin dans cette expérience en projetant sur la toile divers objets encrés : galets, coquilles d’oeuf, aiguilles. 

Oeuvres de Fernandez ARMAN

Ce sont les Allures d’objets de 1958, date à laquelle Arman prend son pseudonyme, à la suite d’une coquille sur la couverture du catalogue d’une exposition, transformant Armand par Arman. 

Peu à peu l’art d’Arman mène à l’objet lui-même : il n’y a pas représentation d’objets, ni transcription, ni reproduction, mais réalité simple, accumulation de véritables objets. Ces entassements d’objets et de déchets divers conduisent tout naturellement  à la série des Poubelles qui apparaissent en 1959-1960. Le sommet de cette période « Poubelle » est, sans nul doute, l’exposition Le Plein (1960) où la galerie Iris Clert avait été remplie de détritus en tout genre. Cette démarche était à rapprocher de celle de son ami Yves Klein dans son exposition Le Vide (1958), où la même galerie était complètement nue. C’était manière de provoquer le public, ce qui n’a pas empêché Arman de rationaliser ensuite son art. 

Ainsi à l’instigation de Pierre Restany, il publie et signe, le 14 avril 1960 à Milan, avec une dizaine d’artistes, dont Yves Klein, le premier manifeste du Nouveau Réalisme qui définit le renouveau du langage artistique des années soixante. C’est l’époque des Accumulations : entassements d’objets quotidiens dans des châssis en verre ou inclus dans du polyester. Il élève alors au rang d’oeuvre d’art les objets les plus simples ; c’est en cela que sa démarche peut s’apparenter à celle de Marcel Duchamp et de ses ready made. Cependant, alors que ces derniers restent des « mots sans suite », comme les définit P. Restany, les Accumulations d’Arman élaborent un vocabulaire, une syntaxe et finalement une poésie. 

C’est toutefois à la suite de Marcel Duchamp qu’il s’est intéressé à la décomposition du mouvement par le découpage des sujets et, en 1961, il commence à couper en tranches des objets et des personnages coulés en bronze. Si ces Coupes donnent une impression de légèreté et de dynamisme, on peut se demander s’il n’y a pas de contradiction entre ce produit « fini » qu’est la sculpture en bronze, même si elle est tranchée, et les Colères infligées aux instruments de musique et autres objets, exécutées à la même époque, dont il projette et fixe les morceaux sur la toile ou bois ou en inclusion dans du polyester. 

C’est une question qui peut également se poser à l’encontre des bronzes coulés de César face à ses métaux soudés de la première période. La préoccupation sociologique quant à la destination des objets a certainement mené Arman à ses « destructions », dénonçant la société de consommation absurde et saturée où l’objet perd sa valeur première. Allant jusqu’au bout de cette logique, il a procédé à la destruction par le feu de violons, pianos, fauteuils, dont les restes sont exposés dans des structures transparentes en plexiglas : ce sont les Combustions qui apparaissent dès 1963. 

Entre 1965 et 1967, grâce à la collaboration de la Régie Renault, il donne une nouvelle orientation à son art  en assemblant des pièces mécaniques auxquelles il confère un caractère lyrique. Après 1970, il coule ses Coupes, Colère et Accumulations dans du béton.

En 1972, il décide de prendre la nationalité américaine et réside à New-York, d’où part une rétrospective itinérante. A partir des années quatre-vingt, il s’oriente vers le monumental, donnant même dans le gigantisme puisqu’il accumule, par exemple, des ancres marines, trente guitares et soixante voitures dans du béton. Toutefois, il sait toujours garder le même esprit, la même richesse d’invention, donnant ainsi à son art une véritable continuité, continuité relative quand, dans les années quatre-vingt-dix, puisant dans ses propres collections, ce sont non plus des objets de rebut mais des objets esthétiques et rares qu’il dispose en tant que Accumulations de collections, dans des casiers soigneusement réalisés. 

Un peu plus tard, en 1995, il montre à Sète, une série de « transculptures », où l’accumulation, la pénétration, l’empilement et la tranche transforment des oeuvres classiques, comme la Vénus de Milo, noyée dans un amas d’hélices de bateau soudées et rebaptisée Milo Cruise ou un Héraclès antique décomposé et recomposé sous une accumulation de flexibles de douche et de robinets. Cette attitude quelque peu provocatrice et de défi se retrouve dans la réalisation d’une sculpture monumentale qu’il a inaugurée en août 1995, au coeur de la ville de Beyrouth.

Fernandez ARMAN, une idéologie

L’oeuvre d’Arman peut se définir par ses actes :  il accumule, il casse, il coupe, il brûle. Il prend un objet, lui fait subir un traitement, tout en préservant son apparence, tandis qu’il efface son caractère utilitaire et sa modernité ou encore sa valeur artistique reconnue. Concluons avec Otto Hahn : « Arman ne cherche nullement à être, comme Léger, le chantre de la modernité. Tout au contraire, il s’attache le rôle de témoin d’une culture ».

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